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IMPACTS

Les eaux côtières de la Mauritanie comptent parmi les plus productives au monde, grâce au système d'upwelling du courant des Canaries (CECAF Report 2024), qui favorise la présence d'importants stocks de petites espèces pélagiques telles que sardina pilchardus, sardinella maderensis et sardinella aurita. Ces espèces représentent la majorité des débarquements nationaux et sont essentielles à la sécurité alimentaire régionale et à l'économie nationale.

 

Dans ce contexte, le rôle du FIP est de contribuer à la préservation de la ressource halieutique et de limiter les potentiels impacts sociaux négatifs de l’activité en rassemblant autour d’un même projet acteurs institutionnels (Ministère de la Pêche, des Infrastructures maritimes et des Ports (MPIMP)), autorités locales (Garde-côtes, ONISPA), scientifiques (IMROP), et représentants du secteur privé.

En juillet 2024, un atelier a été organisé à Nouakchott à l’initiative de la Global Roundtable for Marine Ingredients et avec le soutien du FIP, afin d’approfondir la compréhension de ces dynamiques socio-économiques autour des petits pélagiques et d’identifier des moyens de renforcer leur contribution à la sécurité alimentaire.

Rapport de l'atelier
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PRÉSERVATION DE LA RESSOURCE HALIEUTIQUE

Comme les stocks de petits pélagiques sont partagés, les évaluations scientifiques de leur état des stocks sont effectuées chaque année au niveau régional, par un groupe collaboratif de scientifiques des différents pays concernés, sous les auspices du COPACE, géré par la FAO. Il s’agit du groupe de travail sur les petits pélagiques du nord.

Les derniers rapports du COPACE indiquent que 5 stocks sont en situation de surexploitation et que des actions sont nécessaires afin de reconstituer ces stocks de sardina pilchardus, sardinella aurita, sardinella maderensis, trachurus trachurus et ethmalosa fimbriata. Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette situation, à savoir des conditions climatiques défavorables pour les stocks de sardines et sardinelles particulièrement sensibles au réchauffement, et un effort de pêche trop important (COPACE 2024).

FIP - Tableau résumé de l'évaluation des stocks - COPACE 2024.png

Tableau : résumé de l’évaluation des stocks – COPACE 2024

Le FIP apporte son soutien à l’IMROP afin de renforcer la collecte de données essentielle à une bonne gestion de la pêcherie des petits pélagiques. Les principales actions menées par le FIP incluent :

  • Échantillonnage biologique de plus de 103 000 tonnes afin de faciliter l'évaluation des stocks et la traçabilité (8,5 échantillons / 1000 tonnes, soit 8 fois plus que le minimum recommandé par la FAO) ;

  • Financement de matériel permettant d’améliorer la précision de l’échantillonnage ;

  • Déploiement d'observateurs scientifiques à bord des navires côtiers afin d'évaluer les prises accessoires ;

  • Développement de modèles d’évaluation des écosystèmes afin de mieux prendre en compte les chaines trophiques dans la gestion de la pêcherie.

 

Les différentes mesures du Plan d’Aménagement des Petits Pélagiques mises en œuvre par les autorités (zonage, quotas, repos biologique, etc.) servent aussi à protéger la ressource.

Cadre réglementaire

Enfin, l’utilisation croissante de déchets de poissons (rejets ou poissons impropres) dans la production de farine est un signal positif puisque cela permet de réduire la pression exercée par l’industrie sur la ressource et de n’utiliser que des matières qui n’entrent pas en compétition avec les besoins des communautés locales.

Figure 3.39 Composition spécifique des débarquements transformés en farine et huile dans la zone nord. Période 2006-2017 (A) et 2018-2023 (B). Source : IMROP.

Figure 3.39.png

CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE DU SECTEUR

La pêche pélagique joue un rôle central dans le développement socio-économique de la Mauritanie :

  • Le secteur de la pêche et de la transformation soutient plus de 20 000 emplois à terre et en mer : environ 10 000 emplois dans les flottes artisanales et côtières et environ 16 000 emplois dans les usines de congélation et de fabrication de farine et d'huile de poisson. (IMROP, 2023 Bulletin de statistiques et d’analyses de l’activité des pêches maritimes)

  • La pêche dans son ensemble a contribué à plus de 25% des recettes d'exportation de la Mauritanie et à plus de 10% des recettes publiques ces dernières années (5e Rapport FITI Mauritanie (2024).

  • L'industrie de la pêche a stimulé les investissements dans les infrastructures portuaires, les zones d'emploi et les réseaux énergétiques, en particulier autour de Nouadhibou.
     

“Le développement du secteur de la farine de poisson en Mauritanie a répondu à une demande croissante de relocalisation de l'activité de pêche des petits pélagiques, dont les captures s'élevaient en moyenne à plus d'un million de tonnes sans transiter par les ports mauritaniens jusqu'en 2013. Avec le développement de l'industrie, plus de 60 % des captures sont désormais débarquées sur le sol mauritanien, ce qui génère d'énormes avantages socio-économiques et permet d'exercer un contrôle accru.” - Cheikh-Baye Braham (Ph.D) Scientifique des pêches et chef du service des statistiques, IMROP

Plage de Nouadhibou 1.jpg

IMPACTS SOCIAUX ET DROITS DE L'HOMME

À l'initiative de la Global Roundtable on Marine Ingredients (une initiative sectorielle multipartite), une première évaluation de l'impact sur les droits de l'homme de l'industrie de la farine de poisson et de la pêcherie des petits pélagiques (y compris l'artisanal) a été réalisée par l'ONG Partner Africa en 2023.

Deux études complémentaires, financées par les partenaires du FIP, ont par la suite été réalisées pour approfondir les enjeux relatifs aux droits humains dans la flotte industrielle (2024) et la flotte artisanale (2025). Le FIP s’est impliqué dans la coordination de ces études, avec ses partenaires locaux qui ont facilité la réalisation des enquêtes terrain auprès des pêcheurs.

Les résultats de ces trois études sont progressivement consolidés afin de convertir les rapports en plan d’action (de la même manière que les évaluations MarinTrust et MSC sont utilisées pour concevoir le plan de travail du FIP). Ce plan d’action inclue entre autres :

  • Des enquêtes sur les conditions de travail à nord des navires et dans les usines ;

  • Des ateliers de sensibilisation sur l’importance des équipements de sécurité à terre et en mer ;

  • Une étude sur la disponibilité, l’accessibilité et la qualité du poisson pour les populations locales ;

  • La mise en œuvre d’un mécanisme de remontée des plaintes.

Deux autres potentiels impacts négatifs de l’activité de production de farine et d’huile de poisson sont les risques de pollution environnementale (rejets de fumées et d’eaux usées) ainsi que le risque de concurrence avec la sécurité alimentaire des populations locales.

Pour éviter le risque de pollution, une usine de farine de poisson en Mauritanie doit se conformer à un cahier des charges pour disposer d’une licence d’exploitation. L’ONISPA vérifie ainsi qu’un traitement des eaux usées est en place (directement sur place ou via une usine centrale qui les traite de manière commerciale) et que des filtres en céramique sont installés sur les cheminées pour réduire la pollution de l’air.

Le cadre règlementaire mauritanien s’est renforcé depuis 2018 et donne aujourd’hui une claire priorité au développement du marché de la consommation humaine. Toutes les usines de fabrication de farine et d'huile de poisson (FMFO) doivent disposer d'une usine de congélation, et les débarquements sont inspectés par l'ONISPA (l'autorité sanitaire nationale) afin de garantir que seules les espèces rejetées ou les poissons impropres à la consommation humaine sont transformés en farine et en huile de poisson.

Cadre réglementaire

©FIP SMALL PELAGICS MAURITANIA
2024

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